Des nouvelles du projet Valoriser les céréales locales

Avril 2019

Mené en partenariat avec la FONGS depuis 2011, le projet Valoriser les céréales locales vise à réduire la dépendance alimentaire du Sénégal à travers le développement d’une filière céréales locales durable. L’année 2019 marque un tournant pour le projet, qui rentre dans une phase d’expansion après avoir accompagné 150 exploitations familiales et plus de 200 boulangers et transformatrices, de 2015 à 2018. 

2019-2021 : Autonomisation du projet 

Avec cette 2e phase, 2 organisations paysannes ont rejoint le projet : EGABI et URAPD, permettant ainsi de toucher deux régions supplémentaires : Kaolack (dont seule la partie Est était jusqu’alors concernée par le projet) et Diourbel. La FONGS-Action Paysanne (à Thiès) appuie les 5 organisations paysannes dans la mise en œuvre du projet. Globalement, 12 000 personnes seront informées et sensibilisées à l’importance du consommer local et plus concrètement : 

Les comités de gestion des 3 minoteries recevront des formations pour gagner en autonomie et en efficacité dans la gestion des tâches administratives et financières. 3 gérants seront recrutés (un pour chaque minoterie) pour développer la rentabilité de la filière et élargir ses débouchés. Deux nouveaux espaces de collecte des céréales et de vente de farine seront également construits. 

150 familles paysannes seront soutenues lors de cette 2e phase et recevront des formations en agriculture biologique, des semences locales de qualité, du matériel agricole et auront accès à des outils de récolte à des prix modérés.

70 boulangers et 180 femmes transformatrices recevront de nouveaux équipements mais aussi des formations sur l’incorporation de céréales locales dans leurs produits, la gestion de microentreprises, le marketing, l’hygiène et la qualité. 

Afin de construire un modèle fort, autonome et durable, toutes les personnes soutenues par le projet seront formées à la commercialisation de leurs produits et pourront participer à des rencontres interprofessionnelles organisées pour favoriser la mise en réseau des acteurs et ainsi renforcer leur poids au niveau institutionnel.

Les 3 comités de gestion, qui ont pour rôle d’encadrer la gestion des minoteries, leur développement et leur pérennisation en lien avec les organisations paysannes, seront formés au plaidoyer pour défendre leurs droits et influencer les politiques locales voire nationales. 

Une campagne de communication sera finalement réalisée au niveau national (presse écrite, télévision, plaquettes, bannières, diffusion de film) pour sensibiliser les populations, promouvoir les produits de la filière et essaimer le projet dans d’autres régions. 

Les résultats de la première phase 

La 1^ère  phase (2015 à 2018) a permis de créer une solide chaîne de production. Ses résultats mettent en évidence la pertinence du projet : 

• 3 minoteries ont été installées et sont maintenant fonctionnelles. 
• Près de 80 % des boulangers formés pratiquent systématiquement l’incorporation de 20 à 30 % de mil ou maïs dans leur production de pain 
• Plus de 95 % des femmes formées produisent des beignets à 100 % de farine locale. Les bénéficiaires (150 producteurs, 36 boulangers et 180 femmes transformatrices) ont tous augmenté leurs revenus. 
• 96 % des consommateurs de pain et beignets à base de farine de céréales locales sont satisfaits. 

L’enjeu est maintenant de renforcer la rentabilité des minoteries et de permettre la coordination de la filière par les bénéficiaires eux-mêmes. Pour y parvenir, il est essentiel de fluidifier les stratégies de collecte des céréales et d’approvisionnement en farine, de diversifier et d’étendre les débouchés pour les produits transformés, de sensibiliser le plus grand nombre et notamment les autorités gouvernementales pour la création d’un cadre favorable à la réplication d’un tel projet. Cette nouvelle phase permettra d’asseoir la pérennité du projet par l’autonomisation progressive de la filière, et ainsi, d’influencer de façon positive la production agricole et alimentaire, l’emploi et la création de revenus en milieu rural, l’alimentation et bien entendu la perception du métier de paysan.