Agroécologie paysanne et transmission : le témoignage d’Adeline
Adeline est paysanne, installée en collectif depuis quatre ans dans le Lot, en agroécologie paysanne. Elle n’est pas issue du milieu agricole, mais il y a six ans, elle a décidé de changer de vie, une réflexion mûrie depuis bien plus longtemps. Son parcours l’a conduite jusqu’à la Ferme de la Rauze, où la polyculture et le polyélevage sont pratiqués en agriculture biologique, avec une attention particulière portée à la biodiversité, au respect des rythmes de travail paysan, ainsi qu’à la répartition équitable du travail, des responsabilités et de la rémunération. Ce modèle collectif permet à chacun·e de vivre dignement de son activité.
Adeline est également paysanne tutrice dans le cadre du compagnonnage paysan, un dispositif porté par SOL qui permet aux futur·es paysan·nes de se former par la pratique et la transmission directe des savoir-faire.
Elle raconte :
L’agroécologie paysanne repose avant tout sur une variété de pratiques : des haies plantées, des prairies diversifiées pour accueillir la faune, et le choix de races rustiques d’animaux adaptées aux territoires.
L’agroécologie paysanne s’appuie également sur la transmission des savoir-faire et l’expérience sur le terrain. Avant de s’installer, Adeline est passée par différentes fermes, en salariat agricole et en wwoofing, pour affiner ses compétences et mieux cerner son projet : « Il est indispensable de voir plusieurs fermes, plein de systèmes différents, pour se forger une opinion sur ce que l’on a envie de faire ou non, ce qui nous convient ou pas, et surtout comprendre qu’il n’existe pas une seule façon de faire. » Aujourd’hui, elle transmet à son tour, à travers le compagnonnage paysan, en accueillant de futur·es paysan·nes sur sa ferme.
Et une fois installée, l’apprentissage continue, à travers la la transmission des savoir-faire des anciens de la ferme, mais aussi au rythme des saisons, qui apporte son lot de nouveautés et d’enseignements. Sur son territoire, une saison peut être particulièrement sèche une année et l’autre être très pluvieuse : « Aujourd’hui, je fais mieux qu’il y a cinq ans, et dans les cinq prochaines années, je serai sûrement encore plus sereine et expérimentée ».
Ainsi, s’installer en agroécologie paysanne relève à la fois d’un choix de vie et d’un engagement profond envers son territoire : « On travaille pour nourrir des familles qui vivent autour de nous. »