Apéro Thématique 18 : les alternatives au développement : Quelle société pour demain ?

Ce lundi 2 Juin, nous avons eu le plaisir d’accueillir plus d’une soixantaine de personnes, à la mairie du deuxième arrondissement de Paris, afin de débattre sur un enjeu crucial de notre siècle, thématique chère à SOL : les alternatives au développement. Ce débat fut animé par deux intervenants, Gustavo Massiah (altermondialiste, ingénieur et économiste, ancien président du CRID) et Jean-Jacques Zimermann (enseignant, chercheur en psycho économie sur le passage de l’économie du désir à l’économie politique, salarié de Greenpeace).

Afin de nous éclairer au mieux sur cette problématique relativement complexe, Jean Jacques Zimermann débuta sa présentation par un bref rappel historique du néolibéralisme, caractérisé par une économie de croissance et de marché, à partir de la fin du XVIIIème siècle jusqu’à notre siècle. Selon lui les différents épisodes de l’histoire nous amène à un résultat peu glorieux puisqu’ après un demi-siècle de rouleau compresseur d’économie libérale, nous sommes témoins d’une transformation de la pauvreté en misère, d’une augmentation invraisemblable des inégalités,  d’un réchauffement climatique croissant et menaçant…autant de problèmes sociaux et environnementaux loin d’être résolus. C’est pourquoi nous devons penser à des alternatives, « l’alter coopérative » doit remplacer « l’alter compétitive » pour le bien de l’humanité.  Jean-Jacques Zimermann conclu son intervention en mettant l’accent sur l’économie de désir, et le travail sur le désir notamment par l’éducation comme la clé du changement intérieur.

« Nous avons vu toute une logique qu’il nous faudra défaire à l’intérieur de nous-mêmes et à l’intérieur des institutions pour voir une transformation. Ce qui va être important maintenant c’est d’être là, conscient et d’agir localement. » Jean-Jacques Zimermann

« Tout ce que nous avons à faire c’est de conquérir d’autres richesse, non des richesses telles que le PIB ou autres mais des richesses sociales et humaines » Jean-Jacques Zimermann
 
Gustavo Massiah compléte l’analyse de Jean-jacques Zimermann par une réflexion autour de quatre hypothèses :
  • La naissance du mouvement altermondialiste, mouvement historique, s’est construite par une convergence des mouvements
  • La compréhension de cette remise en cause s’appuie sur quatre contradictions :
  1. Contradiction sociale : l’économie est un moyen. La crise n’est pas économique
  2. Contradiction idéologique : déficit de démocratie, corruption
  3. Contradiction géopolitique : impérialisme
  4. Contradiction environnementale
  • Les stratégies et positions politiques s’articulent autour de trois avenirs possibles :
  1. Relance du néo-libéralisme
  2. Réforme du capitalisme
  3. Transition écologique, sociale et démocratique
  • Les modalités d’actions possibles :
  1. Résister, c’est créer
  2. Élaborer collectivement des stratégies
  3. Politiques publiques
  4. Pratiques alternatives (explorer de nouvelles voies)
« Nous avons des pistes, il faut maintenant se donner une stratégie et répondre à l’urgence « Gustavo Massiah »
« La définition de crise dans les idéogrammes chinois est composée de deux  signes contradictoires : risque danger et chance opportunité. Il ne faut pas nier les dangers, il faut en être conscient pour ne pas y succomber mais il faut aussi voir quels sont les chances et les opportunités. Il faut donc réfléchir en terme de contradiction ». Gustavo Massiah
 
Plusieurs sujets furent traités durant le temps de débat avec le public concernant l’avenir de l’Europe, la montée des extrémismes, la fin d’une dynamique Nord/Sud. Le public a ensuite été convié à continuer la discussion autour d’une collation.

Un événement fort en débats philosophiques qui n’a pas laissé le public indifférent, peut être le début de constructions d’alternatives.
Pour consulter le powerpoint de Jean-Jacques Zimermann, cliquez ici