Apéro Thématique N° 17 : Valorisation des céréales traditionnelles : savoir-faire, enjeux et perspectives

Le mercredi 21 Mai 2014, SOL a organisé une rencontre autour de la valorisation des céréales locales, un sujet cher à notre association puisque cette thématique est défendue dans notre projet au Sénégal. Nous avons eu deux visions sur ce sujet : la problématique des semences en France et à l’international présentée par Guy Kastler, délégué général du Réseau Semences Paysannes et l’accès à la souveraineté alimentaire en Afrique présentée par Gilles Mersadier d’Afrique Verte qui appui les organisations transformatrices de céréales en Afrique de l’Ouest. La soirée a réuni une trentaine de personnes à la salle des expositions de la mairie du 2ème arrondissement.

Guy Kastler, Délégué Général du réseau Semences Paysannes a débuté sa présentation en dénonçant la domination de la production industrielle, responsable selon lui de la faim dans le monde, « il reste un milliards de personnes qui ne mangent pas à leur faim, ce sont pour la plupart des paysans sans terre ». En effet, selon lui, 10 entreprises détiennent 70% de la production mondiale de semences, exemple type qui démontre la nécessité de la lutte pour l’accès à la souveraineté alimentaire, un enjeu crucial pour notre ère. Un point clé a également été développé sur l’importance des énergies fossiles en France au dépend de notre agriculture traditionnelle. La suffisance alimentaire de la France est donc une notion pour le moins controversée. Par ailleurs, la panification des céréales représente un frein immense pour les agriculteurs qui ne peuvent commercialiser leurs semences. Autant d’aspects peu connu du grand public qui empêchent le développement et l’auto détermination des organisations paysannes. « Il faut redevenir paysan ! N’attendez pas tout des derniers paysans qui restent. » (Guy Kastler).

Sur le plan international, Gilles Mersadier coordinateur de l’association Afrique Verte est intervenu sur la problématique de l’accès à la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest. Afin d’introduire les actions d’Afrique Verte, un film fut projeté dénonçant le dumping des produits céréaliers importés d’Europe. L’ensemble de ces pays n’ont pas besoin de céréales importées, au contraire ces échanges ne font que les appauvrir. Gilles Mersadier défend la thèse selon laquelle les organisations paysannes produisent suffisamment de céréales locales dans les pays du sud cependant les moyens ne sont pas mis à disposition pour favoriser la transformation et la production de céréales locales. Il faut donc appuyer ces organisations paysannes afin qu’elles puissent se renforcer pour concurrencer les importations des entreprises multinationales. L’idée générale est donc de participer au renforcement d’une agriculture durable luttant pour la souveraineté alimentaire.

Cette rencontre s’est finie par l’ouverture d’un dialogue entre les intervenants et le public sur différents aspects du commerce des céréales concernant les barrières douanières, les normes sanitaires et environnementales brevetables et nos modes de consommations ainsi que des solutions à apporter. Le public a ensuite été convié à continuer la discussion avec les intervenants autour d’une collation.

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