Des ateliers en milieu scolaire pour sensibiliser à l’agroécologie à l’échelle mondiale
Chaque année, SOL anime des ateliers pédagogiques dans des établissements scolaires pour sensibiliser les jeunes aux enjeux de notre système agro-alimentaire, ses limites et ses alternatives. Ces interventions s’inscrivent dans l’éducation populaire ; nous voulons que les jeunes participent, soient dans l’action et ressentent des émotions face à ce qu’ils et elles comprennent. Ce ne sont pas des cours comme les autres. Ce sont des espaces où l’on questionne l’alimentation, ses choix, et leur impact sur le monde.
Cette année, SOL est intervenu dans 2 lycées : le lycée Stéphane Hessel à Toulouse auprès des 2nde générale et le lycée agricole d’Auzeville avec une classe de 2ème année du BTS ACSE (Analyse, Conduite et Stratégie de l’Entreprise agricole).
Réaliser ce qui se cache derrière une tablette de chocolat
Au lycée Stéphane Hessel, les ateliers ont porté sur la filière du cacao. À travers des outils interactifs, du travail en petits groupes, le jeu du « pas en avant » ou encore un spectacle participatif, les élèves ont décortiqué les rouages du commerce mondial. Ils et elles ont découvert les conditions de vie des producteur·rices de cacao et les inégalités dans la répartition des richesses. Face à ces constats, c’est un sentiment d’injustice, parfois de colère ou d’impuissance qu’ils et elles ont exprimé. Mais aussi de l’espoir, en découvrant des alternatives comme le commerce équitable ou l’agroforesterie.
Je vais essayer de voir où les produits sont fabriqués, dans des meilleurs endroits, où les gens ne sont pas maltraités et mal payés. Parfois on ne se rend pas compte, mais je vais essayer de faire plus souvent attention. – Jamila, élève en 2nde
Ce cycle d’ateliers s’est conclu par un exercice de transmission : les élèves ont conçu et animé leurs propres mini-ateliers auprès d’une classe de 6ème du collège Jolimont. Une façon de consolider leurs acquis, en les partageant.
Connaître d’autres modèles agricoles
Au lycée d’Auzeville, les élèves sont en grande majorité issus du monde agricole. En abordant les notions d’autonomie paysanne et de souveraineté alimentaire, et en croisant les réalités locales avec celles d’autres pays, notamment le Sénégal et l’Inde, où SOL mène des projets avec des associations partenaires, l’objectif est d’ouvrir des perspectives et de faire des ponts vers d’autres modèles de production.
À l’aide de supports variés (bande dessinée, jeu des chaises, photolangage), les élèves ont exploré plusieurs thématiques. Leur plus grande surprise : le paradoxe de la faim. Celles et ceux qui produisent notre alimentation sont souvent les premier·es à en être privés.
Une visio avec Masse, partenaire sénégalais de SOL, a permis d’échanger sur les semences paysannes, les liens d’interdépendance entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest, et l’importance de structurer des chaînes de valeur agricoles autonomes. Ces enjeux ont fait écho chez les élèves, qui en retrouvent certains sur leur propre territoire. À l’issue de ce cycle, ils et elles ont conçu un quiz et l’ont animé auprès d’une classe de première année du même BTS.
Ça m’a permis de m’ouvrir à d’autres systèmes et d’autres cultures, à travers la BD et la visio avec Masse. – Jérémie, élève du BTS
Pour clôturer les ateliers, une visite a été organisée à La ferme intention à Cazères, une ferme collective en agriculture paysanne. Alban, maraîcher bio, a présenté ses cultures, son mode de production et l’organisation collective. Les élèves ont posé de nombreuses questions sur les aspects économiques, juridiques et techniques. Beaucoup ont été étonnés de la rentabilité de la ferme, à contre-courant des idées reçues sur les installations en agroécologie. Même si plusieurs d’entre eux envisagent une installation en agriculture conventionnelle, cette visite a montré qu’un autre modèle est possible !
C’est ce qui m’a impressionné, avec très peu de surface, arriver à sortir autant de marges. J’avais peur que la viabilité économique soit un peu négligée, alors que pas du tout, on a bien vu quand il nous a montré les résultats. – Aubin, élève du BTS
Des graines pour plus tard
Si ces ateliers ne visent pas à changer radicalement les habitudes des élèves, ils créent une brèche, amènent les élèves à voir leurs modes de vie différemment. Le passage à l’action peut prendre du temps, chaque étape compte, la première étant d’être informé·e. Certain·es élèves se questionnent et en parlent à leurs parents. D’autres retiendront la manière d’apprendre, qui change d’un cours classique. D’autres encore oublieront le message exact mais se souviendront de ce qui les a choqué ou attristé.
Pour nous, c’est important que de plus en plus de personnes soient conscientes des conséquences de nos modes d’alimentation et d’agriculture actuels. C’est ce que nous cherchons : un premier pas vers une conscience critique, une graine qui germera plus tard.
Un grand merci à Occitanie Coopération qui a rendu possible notre intervention au lycée Stéphane Hessel avec le dispositif Tandems Solidaires, ainsi qu’aux enseignantes pour leur forte implication et sans qui ces cycles d’animation n’auraient pas eu lieu.