Qu’est-ce qu’une petite ferme ?

Décembre 2016

Les petites fermes, des petits systèmes de production agroécologiques autonomes et à dimension humaine

Entités agricoles de dimension familiale sur de petites surfaces, sont un modèle en plein développement. Elles permettent la création de systèmes agricoles productifs et rentables sur de petites surface, peu ou pas mécanisée. Sur les projets de SOL, elles utilisent des méthodes agroécologiques pour produire une alimentation saine, tout en protégeant la biodiversité. En ce sens, elles favorisent l’autonomie des paysans, dans toutes les activités de la petite ferme, de la semence au produit fini, le plus souvent commercialisé en circuit court. Une petite ferme, c’est à la fois un projet d’entreprise et un projet de vie, alliant éthique personnelle, sociale et écologique.

Petites fermes : des systèmes basés sur le produire sain et l’autonomie locale

Les petites fermes sont des systèmes agroécologiques, autonomes, à taille humaine, des modèles agricoles variés. Il s’agit avant tout de vivre de l’agriculture, mais au-delà de cette fonction productive, entrent en jeu des projets de vie, un engagement social et environnemental, et des dimensions territoriales.

L’objectif principal est de tirer un revenu digne de la terre sur une petite surface, préservant à la fois la biodiversité locale et les ressources naturelles qui constituent aussi les moyens de production. Mais, c’est également tout un mode de vie qui découle de la recherche de cohérence, d’autonomie et de souveraineté alimentaire, de la production agricole à la commercialisation du produit fini. Ainsi, de ces petites fermes émanent un acte politique et social, mais aussi un projet de sensibilisation, de partage et d’éducation, la plupart de ces petites fermes développant des activités annexes à leur production telles que l’accueil ou l’animation.

L’amour de la terre et « le faire avec » sont les principes dominants. Pour tirer un revenu décent sur de petites surfaces, il est nécessaire d’optimiser la production grâce à des méthodes utilisant par exemple les principes de l’agroécologie, la permaculture, ou la biodynamie, pour travailler avec et non contre le milieu naturel. Fin observateur utilisant les fonctionnalités de l’agroécosystème, l’agriculteur, minutieux, produit, ainsi en qualité, quantité et diversité. Pour cela, il entretient la fertilité naturelle de ses sols, utilise des semences paysannes adaptées, associe les cultures entre elles et avec l’élevage, et limite l’utilisation d’engins agricoles gourmands en énergies fossiles.

img_0133L’autonomie de l’agriculteur est un point majeur. C’est la base et la particularité des systèmes de petites fermes que l’association promeut. En s’affranchissant d’achats d’intrants fournis par des multinationales et en recourant au minimum aux énergies fossiles, l’agriculteur travaille avec son milieu qui devient bien plus qu’un simple support de production. Par ailleurs, en utilisant les ressources locales, il accroît ses connaissances sur son agroécosystème et favorise la biodiversité locale. Les semences, premier maillon de la chaîne alimentaire, sont dans la mesure du possible produites à la ferme, sélectionnées pour leurs qualités d’adaptation à l’agroécosystème local, ce qui amène souvent l’agriculteur à retravailler avec des variétés anciennes, plus rustiques et qui enrichissent la biodiversité. D’autres peuvent être fournies par des semenciers biologiques responsables et la lutte continue pour que les semences soient librement échangées entre agriculteurs ou commercialisées par des structures locales et indépendantes.

Les petites fermes : une agriculture citoyenne à essaimer
De par leur taille humaine, les petites fermes espèrent démontrer que tout porteur de projet d’installation, formé au dur mais indispensable métier de paysan, a la capacité de s’installer en agroécologie, d’en vivre, et de façonner un mode de vie sain et durable. Du jardin-maraîcher à la petite ferme diversifiée, la transmission des savoirs faire à travers des formations par exemple, est essentielle pour se lancer dans ce que l’on pourrait appeler une agriculture citoyenne.

A travers le projet «  Biofermes Internationales », SOL promeut ces systèmes agroécologiques paysans en Inde, en France et au Sénégal. En effet, le projet permet par exemple la formation à l’agroécologie dans des petites fermes expérimentales, la formation de gardiens de semences, le renforcement de conservatoires de semences, mais aussi la sensibilisation du grand public au lien qui existe entre l’agriculture, la santé, et l’environnement.

Partout dans le monde, urbaines ou rurales, l’essaimage des petites fermes à taille humaine comme modèles de vie et de production alimentaire durables, peut sans doute permettre le changement d’échelle vers une autonomie alimentaire accrue et relocalisée.

Pour en savoir plus et pour soutenir ces projets :

La page du projet avec dernières nouvelles et interview de porteur de projet…

 

Article rédigé par le groupe bénévole agroécologie/ protection de la biodiversité