Bilan 2011-2015: une transition totale à l’agriculture biologique

Le projet Les Graines de l’Espoir est né en Uttarakhand, Etat du Nord de l’Inde, dans le but d’assurer la souveraineté alimentaire des communautés marginalisées de 13 villages, en leur permettant la réappropriation de leurs droits à exercer un modèle d’agriculture respectueux de la biodiversité et de leurs traditions, notamment en matière de semences. À l’issue de ses trois premières années d’activité, le projet a atteint voire dépassé ses objectifs. 

Des objectifs largement atteints voire dépassés 

Trois ans après le lancement du projet Les Graines de l’Espoir, les objectifs fixés ont été largement atteints, voire même souvent dépassés. 486 agriculteurs dont 95% de femmes ont bénéficié d’une formation à l’agro-écologie et à la conservation de leurs semences traditionnelles. Les jardins communautaires et les réseaux de gardiens de semences mis en place sont aujourd’hui autonomes financièrement. La biodiversité est bel et bien préservée et les ressources naturelles sont utilisées de façon rationnelle, grâce à des infrastructures de soutien adaptées.

Par ailleurs, un point majeur de ce projet réside dans le fait que les femmes, souvent dévalorisées en Inde, ont gagné en autonomie et en prise d’initiatives. Largement majoritaires parmi les bénéficiaires, elles ont pu s’organiser en groupes d’entraides afin de développer un système d’épargne et de crédit, dans le but de se spécialiser dans la transformation et la commercialisation de leur production. Cette spécialisation présente l’avantage de valoriser et d’attribuer aux femmes un rôle majeur au sein de leur communauté.

En parallèle, les activités de sensibilisation dans les écoles ainsi que les formations offertes aux bénéficiaires ont contribué à conscientiser ces communautés quant aux enjeux liés à la biodiversité, la souveraineté alimentaire, ainsi qu’au droit fondamental des paysans sur leurs semences.

Quelles perspectives ? 

Conscient de la puissance qui réside dans l’échange de savoir-faire et le transfert de compétences, Navdanya doit poursuivre son travail de transmission des savoir-faire notamment dans l’utilisation des techniques agricoles (par exemple les rotations de culture) ou encore la sauvegarde des semences traditionnelles. D’ici deux ans, grâce à l’appui du projet, les paysans devraient être en mesure de ne plus demander de semences à Navdanya et de ne s’en procurer que dans les banques de semences villageoises. Dans tous les cas, à leur propre initiative, les paysans bénéficiaires du projet ont d’ores et déjà mis en place un système de partage et de répartition des récoltes, dans une logique collaborative qui va de pair avec ce partage de connaissances.

A une échelle géographique plus large, les 100 fermes modèles créées ont déjà suscité chez les agriculteurs d’autres villages la reproduction volontaire des modèles appliqués chez leurs voisins. Ainsi, on peut s’attendre à une extension du projet à plus grande échelle, favorisée encore une fois par les échanges de compétences entre paysans.

Pour les trois années à venir SOL, focalisera son soutien sur la conservation des semences résistantes au changement climatique et sur la sensibilisation et la formation des paysans au développement marketing de leurs activités. Ces activités ont en effet pris du retard suite aux inondations de 2013.

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