Bilan des 8 années du projet Graines de l’Espoir en Inde

Février 2020

Le projet Graines de l’espoir, commencé en 2011 en Inde, et développé en partenariat avec l’organisation indienne Navdanya, a permis pendant 8 années de soutenir plusieurs communautés paysannes de la vallée de Dehradun, dans la région de l’Uttarakhand, dans le nord de l’Inde. Ce projet a pris fin en février 2019 et nous sommes fièr·es de ses résultats !

Les objectifs initiaux

Les objectifs de ce projet étaient de favoriser la résistance aux changements climatiques, la souveraineté alimentaire et l’indépendance économique des communautés paysannes tout en préservant la biodiversité de ces zones.

Pour cela, SOL et Navdanya ont mené sur toutes ces années diverses actions. Tout d’abord, l’identification de semences résistantes aux changements climatiques et leur conservation grâce à la formation de gardiennes de semences. Cette activité, couplée à la formation et au développement de pratiques agroécologiques, a permis de valoriser le rôle des femmes et d’augmenter l’autonomie des communautés paysannes. De plus, SOL et Navdanya ont mené des actions de sensibilisation auprès de la population, et notamment des enfants, pour promouvoir l’importance de l’agriculture biologique et de la conservation de la biodiversité, dans un contexte de changement climatique.

Sheela devi showing seed varieties

Les résultats du projet

Les activités du projet ont couvert depuis 2011 29 villages au total dont, par exemple, 9 villages de la zone de Sahaspur et 7 villages de la zone de Vikasnagar, du district de Dehradun en Uttarakhand, avec au total  818 paysan·nes bénéficiaires. Les activités du projet ont également permis de sensibiliser plus de 10 000 personnes, dont notamment des enfants grâce à 21 écoles partenaires. Ces chiffres surpassent grandement nos objectifs initiaux !

semences (1)Le projet Graines de l’espoir a effectivement permis l’identification de 5 variétés de céréales et légumes adaptées localement et résilientes face aux changements climatiques qui touchent cette zone, soit l’augmentation des précipitations et donc le risque d’inondation. Tout au long du projet, 191 gardiennes de semences ont été formées à la conservation et la multiplication de ces semences. Grâce à leur travail et à la redistribution de ces semences résistantes, aujourd’hui la totalité des paysan·nes utilisent leurs propres semences pour les céréales, les légumineuses et les légumes, renforçant indéniablement leur sécurité alimentaire. Par conséquent, des centaines de personnes dont surtout des femmes, cultivent avec des méthodes agroécologiques des légumes, des épices, des herbes et des céréales, et nous pouvons affirmer aujourd’hui que 100% des paysan·nes formé·es par le projet sont passé·es à l’agriculture biologique sur leurs parcelles. Ils ont, de ce fait, permis l’augmentation de 275 % de la diversité des espèces cultivées dans ces zones !

En ce qui concerne l’agroécologie, nous avons appris des méthodes de compostage et des techniques pour se passer d’engrais chimiques et de pesticides dans notre agriculture. Depuis que j’ai rejoint le projet, j’ai arrêté d’utiliser ces produits. Avant on dépensait beaucoup d’argent pour acheter ces produits chimiques, mais aujourd’hui, grâce à l’appui de Navdanya, la nourriture que je produis est saine et savoureuse et ma famille économise de l’argent. 

Mithlesh Devi, membre du projet depuis 2015, maraîchère et productrice de riz à Keshowala

Formation transformation alim (1)Le projet a également permis à ces femmes de vendre les excédents de leur production, mais aussi de suivre des formations à la transformation alimentaire, afin de conserver et valoriser ces surplus (392 femmes ont suivi des formations de ce type durant les 8 années du projet). De plus, elles ont mis en place des groupes d’entraide dans lesquels elles se réunissent une fois par mois pour partager des savoirs et des techniques agricoles, ou mettre en place des systèmes de micro-crédits. En tout depuis 2011, ce sont 470 femmes qui ont rejoint 27 groupes d’entraide présents dans 24 villages.

Je fais partie du groupe d’entraide Mahila Anna Swaraj de mon village depuis 3 ans. Si nous avons besoin d’argent nous pouvons faire un prêt au sein du groupe et nous prêtons aussi de l’argent à d’autres membres.

Kamlesh Devi, membre du projet depuis 2016, villageoise de Keshowala

Les actions mises en place ont également portées sur la sensibilisation de la population locale lors de ces 8 années de projet : au total, plus de 10 000 personnes ont été sensibilisées aux thématiques de changements climatiques, d’agroécologie, de protection de la biodiversité et de conservation des semences paysannes, à travers plusieurs événements organisés depuis 2011 comme des Foires aux semences, des marches et rallys, des festivals thématiques ou encore des conférences internationales. De plus, 13 jardins écoles ont été construits, et des vidéos sur l’agroécologie ont été réalisées, pour sensibiliser les jeunes et les enfants. jardin et école,radis et epinard - Copie

Après ces résultats motivants, qui ont d’ailleurs été reconnus à travers la nomination du projet aux 100 projets pour le climat en 2016 et, le prix Solutions Genre et Climat, que SOL et Navdanya ont eu l’honneur de recevoir à l’occasion de la COP 23, en 2017; SOL a pour ambition de poursuivre son partenariat avec Navdanya et de développer d’autres projets en Inde, son pays d’intervention historique, pour encourager les initiatives locales, l’autonomie des communautés et valoriser des modèles plus justes et plus durables !

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