Tout a commencé avec le projet Biofermes ! De ce projet a germé l’idée de réunir les organisations proposant un accompagnement à l’installation paysanne en France. Ainsi, en 2016, SOL a entamé une démarche de rassemblement de ces structures qui a donné lieu à 6 rencontres inter-acteurs (RIA) autour des questions d’installation et de transmission des savoir-faire paysans. A travers ces échanges, différents constats ont pu être partagés, notamment sur le déclin alarmant de la population d’agriculteur.rice.s ainsi que la faible reconnaissance et le manque d’intérêt institutionnel pour l’accompagnement des installations en agriculture paysanne et durable. Il est donc apparu nécessaire de s’unir pour soutenir et accompagner les futur.e.s paysan.ne.s porteur.se.s de projets économiquement, socialement et écologiquement viables. Cette démarche et nos échanges nous ont notamment conduits à construire ensemble une grande campagne à l’occasion du Salon de l’agriculture 2019 : Tablons sur nos paysan.nes. Alors, face à la nécessité d’augmenter le nombre d’installations agricole et de faciliter le parcours à l’installation des aspirant.es agriculteur.rices, est né le projet Passerelles Paysannes.
SOL, aux côtés de la FADEAR, des réseaux CIVAM, CREFAD, RENETA et de Terre de Liens se sont unis pour porter un projet commun visant à favoriser l’installation des porteur.ses de projet par un meilleur accompagnement tout au long de leur parcours, notamment en améliorant la visibilité des organisations qui les accompagnent.
Dans le prolongement du volet français du projet Biofermes, Passerelles Paysannes a pour objectif de renforcer l’accompagnement dont les futur.es paysan.nes ont besoin pour créer leur ferme.
A l’heure actuelle, nous comptons environ 13 000 installations par an en France. D’années en années, une part croissante de ces installations concerne des individus non-issus du monde agricole (NIMA), qui représenteraient actuellement 1/3 des candidats à l’installation. Selon les régions, ce taux varie, et la part des personnes NIMA qui s’installent atteint même 70% des nouveaux installés dans certains territoires. Ces personnes aux profils particuliers, souvent en reconversion professionnelle, incarnent l’espoir d’un renouveau des campagnes et garantissent le développement d’un modèle agricole et alimentaire plus juste, plus sain et plus respectueux de l’environnement. Cependant, ces derniers éprouvent des difficultés à passer du rêve à l’idée puis de l’idée au projet. En effet, les parcours et les changements qu’ils portent les confrontent à des coûts d’entrée dans le métier agricole plus importants. Il apparait alors nécessaire de renforcer l’accompagnement de ces profils dont l’installation permettrait de répondre aux problématiques rurales actuelles.
Afin de faciliter le parcours et l’installation de ces nouveaux·lles arrivant·es, il est d’abord urgent de rendre accessible l’ensemble des informations et compétences nécessaires à la bonne réalisation de leur projet. A ces fins, nous concevons un site internet qui centralisera les information et outils utiles à la construction d’un projet agricole. Celle-ci sera notamment composée d’une carte répertoriant les organisations partenaires du projet qui proposent des dispositifs et des formations à destination des aspirant.es paysan.nes, mais aussi un centre de ressources documentaires et des ressources audiovisuelles.
Depuis le projet Biofermes, un programme innovant de compagnonnage paysan est en construction. Ce programme est composé de stages en immersion et en itinérance qui sont encadrés par un paysan tuteur formé. En parallèle, un suivi de ces périodes de stages ainsi qu’un accompagnement technique et/ou économique du projet est assuré par une branche locale de la Fadear en région Occitanie, dans le Cher, en Isère et en Bourgogne.
Ferme de la Renaudière ©Nicolas Rozier
« Je trouve ça bien de permettre aux futurs paysans de réaliser des stages encadrés avec des maîtres de stages pédagogues. L’installation agricole est un parcours du combattant et se former sur le terrain n’est pas facile. C’est important car je pense qu’il faut vraiment se réapproprier les terres, et que des paysans s’installent partout afin de redonner de la résilience aux territoires. Donc Bravo pour ces formations qui aident les porteur.se.s. de projet à s’installer. »
Une page dédiée au compagnonnage paysan est disponible sur le site du projet : passerellespaysannes.fr
Nos objectifs
Enfin, notre action a pour objectif de sensibiliser les décideurs et l’opinion publique à la diversité des structures d’accompagnement et des parcours possibles pour créer sa ferme. Nous souhaitons ainsi permettre une meilleure prise en compte, dans les politiques publiques, à des besoins pour l’installation agricole et de l’importance d’assurer la transmission des savoir-faire paysans. Nous menons donc des actions de sensibilisation et de plaidoyer, grâce auxquelles les multiples voies d’accès au métier d’agriculteur.rice seront promues, et le champ des structures d’accompagnement reconnues par l’Etat élargi.
Finalement, c’est une action complète s’effectuant à une échelle locale, sur le terrain, au sein d’un réseau de fermes partenaires pour l’accompagnement de futur.e.s paysan.ne.s ainsi qu’à une échelle nationale avec le développement du dispositif de compagnonnage paysan et le plaidoyer en faveur de sa reconnaissance. Cette complémentarité entre les actions permet de penser un changement global, cohérent et pertinent. Ce projet s’inscrit dans une réelle continuité des actions de SOL, en lien avec son implication et ses partenariats avec diverses structures qui agissent pour la transition agricole et alimentaire.
Ils s’impliquent dans le comité scientifique :