Marie, actrice du projet Valoriser les Céréales Locales au Sénégal, témoigne

Novembre 2021

Marie est à la fois cultivatrice et transformatrice en boulangerie près de Thiès au Sénégal. Elle participe aux actions menées par SOL et son partenaire local, la FONGS – Action Paysanne, dans le cadre de la phase 2 du projet Valoriser les Céréales Locales au Sénégal commencée en 2019. Grâce à ce projet, elle a notamment appris à incorporer dans ses préparations des farines à base céréales produites et transformées localement. Elle vend ainsi ces beignets et autres gâteaux au marché de son village jusqu’à l’ouverture des classes. Elle s’est prêtée au jeu de l’interview et nous fait un retour de son expérience du projet.

Femme transformatrice EGAK redimComme définiriez-vous le projet Valoriser des céréales locales réalisé en partenariat avec la FONGS et SOL ?

Le projet nous ouvre la voie pour revaloriser nos productions à travers les céréales locales, de consommer directement ce que nous produisons et de revendre aussi au sein de notre localité. C’est un bon projet dans son ensemble.

En quoi consiste votre rôle de transformatrice ?

Depuis que j’applique les techniques apprises lors des formations, je m’approvisionne en farine de mil et de maïs auprès de la minoterie. Puis je prépare des beignets avec ces farines issues de productions locales. Et je revends les beignets sur le marché de mon village.

Etiez-vous transformatrice du projet lors de sa première phase 1 ? Si oui, quelle(s) différence(s) notez-vous avec la phase 2 ?

Oui, j’ai participé à la première phase du projet. Pendant la phase 1, la formation portait sur la technique de transformation des farines de mil et de maïs. Puis après, lors de la phase 2, nous avons appris à mieux maîtriser les techniques d’incorporations de ces farines à nos préparations et à mieux dose les mélanges pour atténuer l’utilisation de l’huile.

La formation en hygiène et qualité nous a également était donnée pour que nous puissions connaitre les normes à respecter pour la qualité de nos produits et les conditions à remplir pour vendre des produits pour la consommation.

12651128_10153868043162095_8349657404408617273_n

Qu’est-ce qui vous plait dans le rôle de transformatrice ?

Ce qui me plaît dans mon activité de transformatrice c’est que tout part de la maison et revient à la maison. On valorise nos produits locaux, tout en travaillant pour gagner notre vie et s’occuper de nos enfants avec les bénéfices qu’on gagne.

Aussi, la filière et les formations sont désormais connues dans le métier et nous sommes sollicitées partout pour démultiplier les formations.

Quels sont selon vous les principaux enjeux et défis pour la création d’une filière céréales autonome ?

Les principaux enjeux se trouvent dans l’importance de constituer un fond de roulement pour mener différentes activités en parallèle. Il faut également avoir à disposition les matériaux pour la production de gâteaux et de cake. Il faut aussi tendre vers la farine améliorée. Et enfin, obtenir une labélisation des produits.

Quelles solutions pensez-vous pouvoir apporter à ces défis ?

Je pense que la mise en place d’une unité de transformation ou d’une coopérative aux profits des femmes en activités pourrait aider. Il faudrait aussi donner des fonds de roulement les femmes en transformatrices pour qu’elles puissent diversifier produits et leurs marchés.

IMG_7274

*****

Pour aller plus loin : 

  • Découvrez le projet Valoriser les Céréales Locales ici
  • Soutenez nos actions en faveur de la souveraineté alimentaire au Sénégal, faites un don ici
  • Apprenez en plus sur la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest avec notre parcours numérique ici
  • Visionner notre film-documentaire Semer, Récolter et Résister et découvrez les témoignages inspirants des acteur.rices du projet Valoriser les Céréales Locales ici